Etre une ingénieure dans une équipe d’hommes

Télécom SudParis

Khaoula Ben Ayed est ingénieure IT, Global Network manager chez Edenred et diplômée de Télécom SudParis en 2012. Ambitieuse, déterminée et surtout passionnée, elle affiche une volonté de fer guidée par son amour pour l’ingénierie.  Très vite, la jeune femme se prend de passion pour les mathématiques et la physique. Découvrez comment sa pugnacité l'a aidée à se faire une place malgré les difficultés des femmes à exister dans le monde du numérique.

« Dans mon équipe, je suis la seule femme pour 15 hommes et au début c’était difficile. […] On part avec les préjugés que les femmes sont moins compétentes que les hommes dans le domaine de l’IT, elles savent moins bien faire cela, etc. Mais avec le temps, nous arrivons à nous affirmer et à montrer notre différence. Aujourd’hui, ils nous regardent différemment et comprennent que nous avons des valeurs et des choses à apporter à l’entreprise ».

Sous représentées dans le domaine du numérique, les femmes sont aussi frappées par de nombreux stéréotypes. Conscientes de la plus-value qu’elles peuvent apporter dans une équipe, leur minorité fait défaut peut être un frein pour certaines. Mais pas de quoi décourager Khaoula, conforter dans sa vision par sa rencontre avec d’autres femmes « Je trouve que les femmes dans le domaine de l’IT, apportent une vision différente des situations, une certaine rigueur et subtilité dans la manière d’aborder les sujets et ça, les clients le ressentent. Elles apportent aussi une approche inclusive et une douceur. On pourrait le résumer en « une main de fer dans un gant de velours ».  

« Nous sommes très peu de femmes, nous évoluons dans un contexte d’hommes »

En quelques années, l’ingénieure aura eu le temps de voir et comprendre les problématiques qui pèsent sur la gent féminine dans le domaine du numérique. « Je ne veux pas tomber dans la généralité, ou faire de certaines interrogations des problématiques féminines uniquement. Mais je dirai que, s’il y a une spécificité se serait celle des minorités en général. A savoir, face à une femme dans l’IT, il y aura parfois voire souvent (en fonction des contextes et situations) des a priori, une attente plus forte et plus intransigeante et des positions prises qui seraient différentes si la personne en face n’était pas une femme. »

En Europe, seules 25% de femmes sont diplômées en filière numérique, et sur le marché du travail, elle représente 30% des salariés tous métiers confondus dans le domaine. Khaoula fait partie de ce ratio et le ressent « […] dans le domaine de l’IT nous sommes très peu de femmes, nous évoluons dans un contexte d’hommes » admet-elle. Grâce à son travail et son acharnement, elle arrivera tout de même à se faire une place dans ce monde. Aujourd’hui responsable réseau chez Edenred, l’ingénieure est à la tête d’une petite équipe et apporte son savoir-faire sans se soucier de la différence de sexe.

« Bénéficier des expériences et conseils d’autres femmes ingénieures dans l’IT est un atout indéniable »

Ingénieure au grand cœur, Khaoula n’oublie pas les difficultés et les doutes que traversent les jeunes diplômés. Consciente du travail qui reste à accomplir, elle compte leur apporter son soutien fort de son expérience « J’aimerais bien créer un cercle d’échange entre femmes, étudiantes de l’école (Télécom SudParis) et des anciennes diplômées, afin de leur dire qu’il faut se faire confiance, oser, que des femmes comme nous sont passées par là et seront là pour aider à briser les premiers aprioris.

En dehors du cadre académique, j’avais eu l’opportunité de participer à un programme de mentoring de femmes ingénieurs. Je trouve ce genre de programmes très pertinents et instructifs. Bénéficier des expériences et conseils d’autres femmes ingénieures dans l’IT est un atout indéniable qu’il faudrait promouvoir et enrichir. C’est des sources d’inspiration et de motivation »

Ambitieuse, elle se voit évoluer dans le domaine du numérique et ne se fixe pas de limite « je ne suis qu’au début de ma carrière, il y a des gens qui parlent de plafond de verre pour les femmes, je ne l’ai pas encore atteint et j’espère le briser ». A travers son parcours, Khaoula Ben Ayed montre que les femmes peuvent réussir dans le domaine du numérique malgré les écueils sur leur chemin.

Samuel Piqueur