Peut-on devenir ingénieur après une Licence ou un BUT ?

Télécom SudParis

Les classes préparatoires aux grandes écoles sont vues comme les routes directes pour intégrer les écoles d’ingénieurs. Pourtant, aujourd’hui il n’est plus rare de trouver un ingénieur venant de Licence 3 ou de BUT. Quelles opportunités cette voie d’accès aux grandes écoles réserve-t-elle ?

Longtemps, dans l’esprit des nouveaux bacheliers, il fallait absolument passer par une prépa afin d’être ingénieur. Pourtant, d’autres formations offrent l’accès aux grandes écoles ou à la profession. Les Licence 3 et les BUT sont aujourd’hui des filières très prisées par les étudiants soit parce qu’ils hésitent encore entre formation longue ou courte, ou parce qu’elles proposent d’allier cours théoriques et pratiques.

Ce que Télécom SudParis a bien compris en proposant à ces étudiants diplômés d’un bac +2 le Cycle Ingénieur Informatique et Réseaux. Ce cursus, proposé en alternance, privilégie la pratique en entreprise à la théorie. C’est cette possibilité qui a motivé Cerante Boran, diplômé d’un DUT réseau et télécommunication (appelé désormais BUT)  à l'IUT de Créteil-Vitry, à poursuivre son cursus à Télécom SudParis. « Aujourd’hui je suis élève-ingénieur et Chef de Projet chez Orange. Le rythme d'alternance 2 jours/3 jours présente des avantages certains : il me permet de pouvoir être un peu présent à l’école et en entreprise chaque semaine ».

L'apprentissage est un atout de poids

Faire le choix d’un BTS ou d’un BUT n’a rien d’une voie par défaut.  Ces formations confèrent aux étudiants le gage d’être compétents et prêts à travailler dès la fin de leur formation. Nombre d’entre eux font le choix de passer les concours d’entrée aux grandes écoles afin d’obtenir un diplôme d’ingénieur. Pour Bruno Cirimele, ingénieur réseaux et sécurité, diplômé de Télécom SudParis et d’un BTS (services informations aux organisations), « Un étudiant qui a suivi une classe prépa, sera plus avancé en matière de théorie, mais beaucoup moins à l’aise sur la pratique. »

Ce profil est d’ailleurs très apprécié des recruteurs. En plus d’être diplômé d’un BTS ou d’un BUT, d’un diplôme d’ingénieur, la pratique accumulée durant ces deux années d’études supérieures est souvent un plus pour ces étudiants sur le marché du travail. « Sur cette formation, le salaire moyen de nos jeunes diplômés est de 44KE » précise Sandrine Bourguer, directrice de la communication. « Ce sont bien souvent les entreprises qui les ont accueillis en alternance qui leur propose un CDI avant l’obtention de leur diplôme ».

Ils ont misé sur ces voies parallèles

Bruno Cirimele

Bruno Cirimele, diplômé d’un bac scientifique et d’un BTS SIO, (service informatique des organisations) au lycée René Cassin à Strasbourg :

« Je ne voulais pas faire de classe préparatoire, ni entrer tout de suite dans une école, car je ne voulais pas faire autre chose que de la théorie. Je préférais opter pour des cours plus techniques, faire les choses à l'envers ; c'est-à-dire approfondir la technique, puis approfondir les concepts de manière théorique.

En BTS, mes résultats étaient excellents, mais je voulais travailler à temps plein ou en apprentissage pour avoir un revenu. J'ai tenté ma chance dans les grandes écoles qui proposaient des formations en alternance. Quand j'ai envoyé mon dossier, je ne pensais pas qu'il serait accepté, car pour moi un ingénieur ne pouvait pas venir d'un BTS.

A ma grande surprise, mon dossier a été accepté par toutes les écoles auxquelles j'ai postulé.

Aujourd'hui, la règle selon laquelle il faut avoir fait une prépa pour être ingénieur n'est plus la seule. Il faut s'affranchir des stéréotypes. Mon BTS m'a rendu pertinent sur un certain nombre de points que les ingénieurs du cursus classique ne maîtrisaient pas. Dès que les choses deviennent trop pratiques, j'ai un avantage sur eux. Le mélange de mes expériences sur le terrain grâce à l'apprentissage et mes cours m'ont permis de gagner en pertinence. »

 

Boran Cerante

Boran Cerante, diplômé d’un DUT réseau et télécommunication (devenu BUT) à l'IUT de Créteil-Vitry, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne :

« J’ai vu qu’il fallait faire une prépa pour intégrer les grandes écoles, et c’est beaucoup de théorie. Je voulais faire de la pratique, mais au fur et à mesure de mes années en DUT, j'ai commencé à penser à faire une école d'ingénieur.

J'avais des amis qui étaient à Télécom SudParis. Ils m’ont parlé du bien vivre qui y règne. Il y avait le classement et la réputation de l'école, sans parler des entreprises partenaires et de la vie associative, qui me plaisaient beaucoup.

Mais ce qui a fait pencher la balance, c'est le rythme qui était proposé avec 2 jours de cours et 3 en entreprise. Ainsi, chaque semaine, je suis un peu à l'école et en entreprise. »