Conférence « Biométrie : le corps comme laissez-passer »

Utilisée pour éviter les fraudes et usurpations d’identité, la biométrie fait déjà partie de notre quotidien mais son usage soulève de nombreuses questions. Depuis 2009, tous les passeports délivrés en France sont biométriques. En octobre 2011, un arrêt du conseil d’État a imposé la suppression de 40 millions d’empreintes digitales pour ne conserver que 2 empreintes sur les 8 initialement prélevées et jugées excessives au regard des finalités.

Le projet de carte d’identité biométrique, quant à lui, a été partiellement invalidé par le conseil constitutionnel, rendant son avenir plus qu’incertain… En Inde, le programme Aadhaar s’inscrit dans le cadre d’une opération de recensement de l’ensemble des 1,3 milliard d’habitants, en leur attribuant à chacun un numéro d’identification biométrique.

D’autres applications de la biométrie commencent à voir le jour pour réguler le contrôle d’accès à des bâtiments ou des équipements, mais aussi pour la gestion de flux de personnes… La biométrie pourrait également proposer des solutions pour sécuriser le commerce en ligne via une identité numérique.

Dans quelle mesure ces dispositifs biométriques sont-ils fiables ? Quels sont les risques de falsification ? Comment garantir la protection de ces données particulièrement sensibles et se prémunir contre les utilisations abusives ? Jusqu’où peut-on sécuriser notre existence tout en préservant nos libertés individuelles ? Comment l’usage de la biométrie modifie-t-il la relation entre corps et identité ?

Avec la participation de :

  • Vincent Bouatou, directeur adjoint recherche & technologie de Morpho
  • Bernadette Dorizzi, responsable du projet Bio-Identité à Telecom SudParis
  • Marie-Charlotte Roques-Bonnet, attachée au service des affaires juridiques de la Cnil, en charge du secteur biométrie.

Rencontre animée par Nathalie Milion, journaliste scientifique.