Une Chaire pour mettre le numérique au service de la transition écologique

Télécom SudParis

Cet article, publié dans digital Lovers #7 du mois de septembre 2023, est republié ici avec l’aimable autorisation de Sopra Steria.

L'école d'ingénieurs Télécom SudParis a lancé à la rentrée 2022 la Chaire d'Enseignement INTEGRATE (Ingénierie Numérique et Transition Environnementale pour une Gestion Responsable et une Accélération de la Transformation Énergétique) en partenariat avec Sopra Steria, la Direction Générale de l'Aviation Civile, Log et Michelin.

Emmanuel Monfrini, porteur du projet à Télécom SudParis, et Patrick Faure, Directeur de l'Intelligent Automation Factory chez Sopra Steria et encadrant de cette Chaire, nous racontent.

Tout d'abord, parlez-nous du programme en quelques mots ?

Emmanuel Monfrini : « Pendant longtemps l'impact de la technologie était jugé, dans l'imaginaire collectif, neutre sur le climat. Cependant, avec l'éveil écologique de la jeune génération, elle est rapidement devenue l'ennemi numéro 1 de la transition écologique. En tant que Directeur des Formations d’une grande école du numérique, il était donc indispensable que j'intègre cette réflexion dans les enseignements des étudiants.

Convaincu que le numérique a un rôle immédiat et central à jouer dans les mécanismes de la transition écologique, Télécom SudParis s'est engagée dans la Chaire d'Enseignement INTEGRATE avec deux leitmotivs : réconcilier numérique et transition écologique, mais aussi mobiliser l'intérêt des jeunes générations autour du développement d'un numérique vertueux.

Dans le cadre de sa dimension industrielle, nous nous sommes donnés pour mission de former des ingénieurs en les préparant aux défis environnementaux, et de construire avec les entreprises partenaires l'écosystème pouvant les accueillir.»

Est-ce que cet intérêt pour le numérique durable se retrouve dans les équipes Sopra Steria ? Au sein de nos projets ?

Patrick Faure : «La considération des enjeux environnementaux devient un réflexe pour de plus en plus de collaborateurs. Par exemple, nous sommes collectivement attentifs à l'amélioration de l'efficience des applications produites en intégrant ces préoccupations le plus possible dans le cycle de leur projet, mais aussi de la consommation en énergie sur nos serveurs par exemple, en les éteignant le soir et le week-end pour ceux de développement. Nous accompagnons aussi nos clients dans cette transition avec notamment la prise en considération du calcul d'impact des systèmes d'information.»

Concrètement, quels sont les travaux menés dans le cadre de la Chaire ?

EF : «La Chaire est avant tout un lieu d'échange autour duquel se retrouvent étudiants, entreprises et enseignants-chercheurs. Nous agissons à plusieurs niveaux :

  • Inventer collectivement le numérique sobre et durable que nous appelons de nos vœux.
  • Construire le contenu pédagogique et les moyens pour devenir un ingénieur prêt à relever les défis d'aujourd'hui et de demain dans la mise en œuvre de technologies numériques.
  • Former aux enjeux, méthodes et techniques tout au long du cycle de formation d'ingénieur.
  • Transmettre les connaissances et accompagner à leur application.»

Sur quels sujets les étudiants de Télécom SudParis et les ingénieurs Sopra Steria travaillent-ils actuellement ?

PF : «L'un des premiers sujets communs a été FarmIA, l'un des projets lauréats du Prix Entreprendre pour demain. Ce projet porte sur l'agriculture durable à l'aide d’un FarmBot et en utilisant l'intelligence artificielle pour identifier au plus tôt les risques de maladie des plantes cultivées.

Ce projet évolue depuis maintenant trois ans, chaque année avec une nouvelle équipe d'étudiants. Il est devenu l'élément central du «Lab» commun avec Télécom SudParis, qui se monte cette année, et autour duquel de nombreux projets vont venir s'agréger et expérimenter pour apporter plus d'autonomie, à la fois en énergie, en eau, en intrants.»

Comment décririez-vous le portrait d'un ingénieur numérique responsable ?

PF : «Je pense qu'il faut qu'il soit ouvert au monde et aux différences de points de vue sur ces sujets pouvant être clivants, mais aussi rationnel et capable de sortir du cadre pour innover. La curiosité pour les solutions existantes et émergentes de tout type est aussi essentielle !»