Peut-on faire confiance à la blockchain ?

Télécom SudParis

"La blockchain est-elle une technologie de confiance ?" : c'est la question que pose Maryline Laurent, professeure à Télécom SudParis, dans un article récemment publié sur The Conversation France (dont voici un extrait ci-dessous).

Directrice de l'équipe R3S (Réseaux, Systèmes, Services et Sécurité) du laboratoire Samovar, elle s'interroge sur l'impact sociétal des nouvelles technologies dans le cadre de ses recherches pour la Chaire Valeurs et Politiques des Informations Personnelles de l'Institut Mines-Télécom.

guillemetsÉléments de confiance

La blockchain repose sur les principes conceptuels forts suivants qui la positionnent naturellement comme la technologie de confiance par excellence :

  • Architecture décentralisée et neutralité de la gouvernance s’appuyant sur le principe de consensus : elle repose sur un très grand nombre de contributeurs indépendants et est donc par nature décentralisée. Cela signifie, contrairement à une architecture centralisée où les décisions peuvent être prises unilatéralement, qu’il faut atteindre un consensus ou bien réussir à contrôler plus de 50 % de la puissance de calculs de la blockchain (ressources informatiques), pour avoir un effet sur le système. Ainsi, tout changement de règles de gouvernance doit être préalablement approuvé par consensus par les contributeurs, qui doivent alors mettre à jour le code logiciel exécuté.

  • Transparence des algorithmes offrant une meilleure auditabilité : toute transaction, tout bloc, toute règle de gouvernance est librement accessible et lisible par tout le monde ; à ce titre, n’importe qui peut auditer le système pour s’assurer de la bonne marche de la blockchain et de la légitimité des transactions. L’avantage est de permettre aux experts de la communauté d’utilisateurs de scruter le code et d’alerter en cas de suspicion. La confiance repose donc sur les lanceurs d’alertes.  (...)

Des interrogations subsistent

Regardons maintenant les blockchains en pratique et revenons sur certains évènements qui ont amené de la suspicion à l’égard de la technologie :

  • Attaque des 51 % : Plusieurs organisations contribuant significativement au fonctionnement de la blockchain peuvent s’allier et détenir à elles-seules au moins 51 % de la puissance de calculs de la blockchain. Par exemple, la Chine est connue pour concentrer une grosse partie de la puissance de calcul pour la blockchain bitcoin, plus précisément plus des deux tiers en 2017. Cela remet en question le caractère distribué de la blockchain et la neutralité de la gouvernance puisque le pouvoir de décision est à ce moment-là totalement déséquilibré. En effet, les organisations majoritaires peuvent censurer des transactions, ce qui a un impact sur l’historique de la blockchain, mais pire encore, elles ont un pouvoir non négligeable de faire approuver les règles de gouvernance qu’elles ont décidées. (...)guillemets fermé


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