Filiz : quand l’innovation EdTech française séduit l’Europe

Dans un secteur de l’enseignement supérieur en pleine mutation, où les réformes s’enchaînent et les attentes des nouvelles générations bousculent les habitudes, une start-up française fait figure de pionnière. Filiz, fondée en 2021 par Maxime et Aurélia Jacquet, vient de lever 6 millions d’euros auprès d’Hexa, la plateforme d’accélération derrière des licornes comme Spendesk ou Aircall. Une levée qui marque un tournant pour cette pépite EdTech, née au sein de l’incubateur IMT Starter de Télécom SudParis, et qui ambitionne de devenir un acteur majeur en Europe.

L’enseignement supérieur à l’heure des réformes : un défi de taille

L’enseignement supérieur privé en France et en Europe est en pleine expansion. En vingt ans, les inscriptions ont doublé, mais les établissements peinent à suivre le rythme des réformes, notamment celles de l’apprentissage. Les financements publics sont désormais indexés sur la présence des étudiants, et les contributions des employeurs se complexifient. Résultat : les écoles se retrouvent souvent submergées par une charge administrative croissante, avec des outils logiciels vieillissants et fragmentés.

« Chaque semaine, nous rencontrons des directeurs d’école qui cherchent à la fois un partenaire pour comprendre un système en pleine mutation et une solution pour alléger la charge administrative. Filiz est là pour les deux : construire la bonne infrastructure et les aider à traverser ces changements avec clarté et confiance », explique Maxime Jacquet, cofondateur et CEO de Filiz.

Filiz : une réponse concrète aux besoins des écoles

Fondée en 2021, Filiz (contraction sonore de « feel easy ») propose une plateforme SaaS qui permet aux écoles et aux centres de formation en apprentissage de gérer leurs opérations financières, administratives et pédagogiques. Plus de 500 campus en France utilisent déjà Filiz, dont des acteurs majeurs comme Albert School, Datascientest (Omnes Education), 42 ou encore des grandes écoles publiques comme le CELSA (Sorbonne Université). La start-up a triplé son chiffre d’affaires en un an, atteignant 2 millions d’euros de revenus récurrents annuels, tout en restant rentable et autofinancée.

« Notre mission est simple : simplifier la vie dans l’éducation », résume Maxime Jacquet. « Nous avons appliqué les standards technologiques modernes à un secteur où personne n’avait osé investir. »

 

Création compte Filiz – Télécom SudParis

Pour les DRH et les entreprises, Filiz représente une solution concrète pour simplifier la gestion des contrats d’alternance et de stage. « Les entreprises peuvent désormais accéder à tous leurs dossiers via un seul compte, ce qui représente un gain de temps énorme », explique-t-il.

 

Interface création compte Filiz – Télécom SudParis

Une innovation centrée sur l’utilisateur

Contrairement aux outils existants, souvent perçus comme des feuilles Excel complexes, Filiz mise sur l’expérience utilisateur (UX) et l’ergonomie. « Nous avons conçu nos outils en pensant d’abord à l’utilisateur. Chaque fois qu’un client doit faire cinq fois la même chose dans une journée, nous trouvons un moyen pour qu’il n’ait plus à la faire qu’une seule », précise Maxime Jacquet.

L’intelligence artificielle joue également un rôle clé. Filiz a développé des cas d’usage précis, comme la gestion des avenants de stage. « Notre IA compare la convention de base et la nouvelle convention, identifie les différences, et rédige un avenant juridique complet. Cela permet de gagner un temps précieux sur des tâches répétitives », explique-t-il.

L’accompagnement d’IMT Starter : un accélérateur de croissance

Filiz n’aurait peut-être pas connu une telle trajectoire sans l’accompagnement de l’incubateur IMT Starter de Télécom SudParis. « Le coaching a été le plus précieux. Les coachs nous ont challengés, nous ont poussés à la rigueur, notamment sur le budget. Aujourd’hui, les structures mises en place grâce à cet accompagnement fonctionnent très bien », confie Maxime Jacquet.

« Être entrepreneur, c’est l’un des métiers les plus durs mentalement, mais c’est aussi la plus belle vie en raison de la liberté qu’elle offre. Si un entrepreneur sent qu’il a des idées et qu’il n’arrive pas à dormir parce qu’il pense à son projet, il devrait se lancer. Les incubateurs posent les bonnes questions, surtout celles qui fâchent et qu’on n’a pas envie d’entendre », conseille-t-il aux futurs entrepreneurs.

Une ambition européenne

Avec cette levée de fonds, Filiz entre dans une nouvelle phase de croissance. « Nous voulons devenir un ERP éducatif complet, développer un produit européen et viser un rôle de référence pour les écoles et CFA », annonce Maxime Jacquet. L’objectif est clair : multiplier le chiffre d’affaires par dix en cinq ans et s’imposer comme une solution incontournable en Europe.

« En 2026, Filiz sera un must-have », prédit Mathieu Schimpl, fondateur et COO d’Albert School, l’une des écoles partenaires.

Une nécessaire transformation

« Il faut que ça change », martèle Maxime Jacquet. « Le système éducatif actuel est dans un tunnel de tristesse. Si la France ne se réveille pas, elle risque de se faire distancer par d’autres pays européens. »

Avec Filiz, l’enseignement supérieur français a peut-être trouvé l’un de ses champions. Une success story qui prouve que l’innovation, l’accompagnement et la vision peuvent transformer un secteur entier.

 

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